ÉPISODE 14 : UN PETIT GÉNIE À L’OEUVRE !
Dimanche 21 février 2021
Après s’être assuré que la porte de la chambre où est soignée Isabelle Demurget a bien été fermée, le commissaire Vétoldi repart au commissariat. Il a hâte de consulter le résultat des recherches qu’il a confiées à son adjoint, Kevin Auster.
À peine est-il arrivé qu’il fonce dans le bureau de son inspecteur. Celui-ci a le regard fixé sur son ordinateur. le commissaire n’hésite pas à l’interrompre:
— Salut Kevin, alors qu’est-ce que tu peux me dire ?
— Eh bien commissaire, oui, un vélo a été retrouvé par le service d’entretien de la route départementale qui dessert . Il a été emporté au service des objets trouvés. La personne doit me rappeler pour me dire s’il est déjà parti mlors d’une vente des domaines.
— Non, mais ils sont devenus cinglés, je croyais qu’il fallait qu’un an se soit écoulé pour qu’on soit en droit de vendre un objet trouvé.
Je vais être fixé sous peu, elle va ma rappeler. J’ai évidemment dit que c’était d’une urgence extrême sans donner la raison de ma demande.
— Tu as bien fait, je souhaite que la nouvelle de l’enlèvement ne se divulgue pas avant qu’on en sache plus sur la vie de cette jeune femme. As-tu u le temps de recouper le profil et la photographie d’Isabelle Demurget avec le profils des éventuelles disparues de ces dernières semaines ?
— J’ai confié cette recherche à Erwan. Vous voulez que je le convoque ?
— Non, je vais aller le voir directement ou plutôt je vais le convoquer dans mon bureau.
— Comme vous voulez mais il dépend de moi, je suis son tuteur.
— Ne t’inquiète pas pour ça, je ne vais pas te le voler mais comme il est hyper débrouillard, il a peut-être déjà mis la main sur un indice intéressant.
— Bien, dès que j’ai des nouvelles des objets trouvés, je vous le signale.
— OK, parfait, à plus tard.
Une fois le commissaire Vétoldi parti, l’inspecteur Kevin Auster rentre la colère qui monte dans son cerveau. Erwan est son stagiaire, le commissaire Vétoldi va une fois de plus marcher sur ses plates-bandes et lui, Kevin, il n’aime pas ça !
Quant au commissaire, il pénètre dans son bureau et appelle Erwan :
— Erwan, au rapport s’il te plaît !
— Mais commissaire, l’inspecteur Auster a insisté pour que je lui rapporte le résultat de mes recherches.
— Je sais je sais, mais ici, le patron, c’est moi, donc, tu te ramènes dans mon bureau, illico !
— Je te rassure, j’ai prévenu l’inspecteur que je te convoquas.
— Ah bon, très bien, j’arrive;, une minute, je prends les papiers que j’ai imprimés.
Deux ou trois minutes plus tard, Erwan frappe à la porte qui pourtant est ouverte :
— Entre ! Assieds-toi et voyons ça.
— Le délai était de deux mois à une semaine. Il y a eu disparitions de femmes de tous âges. Donc, l’inspecteur Auster m’avait indiqué la tranche d’âge, entre vingt et trente ans, le nombre de disparitions est de 3 000 environ sur la France. Ensuite, le nombre de plaintes pour disparitions est inférieur, il est d’environ 2000 par an.
— Si j’ai bien compris, vous voulez à la fois la disparition et le dépôt de plaintes, c’est bien ça ?
— Oui, en priorité, si jamais cette première recherche n’aboutit pas, on élargira.
— Alors, vous m’excuserez, Monsieur le commissaire mais j’ai effectué ma recherche à l’envers. Au lieu de partir de l’identité des personnes disparues, mon point de départ a été d’identifier les personnes pour lesquelles des recherches ont été entreprises par les agences de détectives privés
Le commissaire Vétoldi, s’il s’étonne de a méthode employée par Erwan, n’émet pas de remarque, il attend la suite.
Erwan, un peu déçu que sa démarche originale ne lui vaille pas de remarque, reprend la parole
— Donc, j’ai ainsi appris qu’au niveau de la France, les détectives privés recherchaient environ 2 000 personnes. C’était beaucoup trop pour que je puisse comparer leurs profils et celui de votre cliente. J’ai donc demandé aux détectives de ne me transmettre que le nom des femmes âgées de vingt à trente ans qui ont disparu dans les derniers mois.
— Mais enfin, je ne crois pas au désintéressement de ce genre d’officines, tu leur as promis quoi en échange du renseignement ?
— J’ai dit qu’une femme âgée de vingt à trente ans avait été retrouvée et qu’elle avait perdu la mémoire et que dans le cas où ils me transmettraient une information qui me permettrait d’avoir des informations sur son passé, je leur donnerais à mon tour des informations sur son état de santé et sur ce qui lui était arrivé.
— C’est pas vrai mais j’ai interdit à quiconque de diffuser toute information au sujet de cette jeune femme. Erwan, c’est très grave, il ne faut rien leur transmettre, c’est bien compris ?
— Monsieur le commissaire, il faudrait savoir ce que vous voulez, si vous souhaitez retrouver l’identité de cette jeune femme, connaître sa vie avant son enlèvement, vous n’avez pas le choix. Elle ne figure pas dans la liste des personnes disparues pour lesquelles une plainte officielle a été déposée. Je l’ai parcourue cette liste et aucune femme ne lui correspond.
— Tu en es certain ? Ce n’est pas possible que tu aies eu le temps de comparer !
— Mais si et c’est allé très vite car j’ai trouvé un logiciel qui compare les photos de façon quasi instantanée. Le logiciel n’a noté aucune ressemblance entre les photos du fichier des personnes disparues et Isabelle Demurget. C’est la raison pour laquelle j’ai fait appel aux agences de détectives privées qui ont une spécialité dans le domaine des personnes disparues. Rassurez-vous, je ne suis entré en contact qu’avec les agents agréées par le Ministère de l’Intérieur et qui sont également membres du Conseil National des Activités Privées de Sécurité. Ils sont tenus au secret du fait qu’il n’y a pas eu de plainte officielle, leur recherche est strictement effectuée pour une personne privée.
Le commissaire Vétoldi est surpris, ce jeune homme à peine sorti de l’enfance est un petit génie…
Mais il reste prosaïque et veut des résultats, aussi Il demande :
— Le résultat donne quoi exactement ?
— Eh bien, une femme qui correspond trait pour trait à Isabelle Demurget a disparu dans l’Yonne, il y a quatre mois. Elle était étudiante à Dijon, en Droit, elle voulait devenir avocate. Ses parents habitent à Auxerre.
Auxerre, voilà le commissaire Vétoldi replongé brutalement à l’annonce de cette ville dans une de ses très anciennes enquêtes du temps où il était commissaire au Quai des Orfèvres… La disparition du trésor de la Cathédrale … Une bien étrange affaire …
À Suivre … Prochain épisode le Dimanche 28 février 2021