ÉPISODE 26 : UN MEURTRIER INATTENDU

ÉPISODE 26 : UN MEURTRIER INATTENDU
Dominique Vétoldi était énervé au plus haut point, il tournait en rond depuis que Maître Mariani, le notaire chargé de liquider la succession d’Hugues d’Arborville lui avait promis, la veille, l’envoi du texte du testament du défunt dès que la fin de la réunion des héritiers.
L’heure fixée pour la réunion était 17 heures. A 19h30, toujours rien. Vétoldi était resté dans son bureau attendant que son fax crache la vérité.
Enfin, à 20h30, la sonnerie se fit entendre, Vétoldi se précipita.
La machine projeta plusieurs feuillets qu’il rassembla et posa sur son bureau. Il prit une profonde inspiration avant de classer les feuillets dans l’ordre puis, il commença la lecture. Le texte était anormalement long.
Il retraçait la vie du député, les circonstances de sa première élection, puis les textes de lois qu’il s’était efforcés de défendre ou de combattre.
Venaient ensuite des considérations sur sa famille. Il fallut à Vétoldi deux lectures pour se convaincre que d’Arborville avait atteint une connaissance parfaite de son entourage et des faits qui auraient dû lui rester cachés. Il déclarait notamment :
            …Je ne pense pas être le père de mon troisième et de mon quatrième enfant. Je suis plutôt persuadé qu’ils sont les enfants de Jean-Charles, mon cher suppléant et ami… Qu’il en soit remercié, ces deux enfants sont beaux et intelligents et c’est moi qui les ai élevés, ils portent mon nom et pas le sien.
Comment ma chère Céleste a-t-elle pu supporter de coucher avec moi en même temps qu’avec son amant ? Les femmes sont des bêtes curieuses.
Moi, personnellement, j’ai éprouvé beaucoup de difficultés à coucher avec deux femmes, j’avais tout le temps peur de me tromper de prénom… ce qui nuisait à ma décontraction… J’ai donc rapidement mis fin à la relation que j’avais avec Anna le Goff. Quand Anna m’a appris qu’elle était enceinte, j’ai eu un choc, en effet, elle m’avait affirmé qu’elle était sous contraception et je ne me suis pas méfié, je lui ai fait confiance. C’est peut-être ce qui m’a détruit, la confiance excessive que j’ai accordé aux personnes tout au long de ma vie. Trop de confiance en Jean-Charles, trop de confiance envers ma femme, trop de confiance vis-à-vis d’Anna… Je m’arrête là, la liste serait trop longue, et en me la représentant, j’ai pitié de ma pauvre Céleste, je l’entends pousser des petits soupirs, pendant la lecture de mon testament. Elle doit se dire : pourvu que ça cesse ! Il aura été un emmerdeur toute sa vie, et même au-delà de sa mort.
Bien, pour faire court, je lègue toute ma fortune à mon épouse, Céleste Pergola, à charge pour elle de verser une mensualité à Anna le Goff avec laquelle j’ai eu une petite fille. Même si je n’ai pas souhaité cet enfant, j’ai à cœur de pourvoir à ses besoins jusqu’à ce qu’elle atteigne la majorité ou plutôt jusqu’au moment où elle aura acquis son indépendance et fini sa croissance osseuse, je fixe donc le terme de la pension à ses vingt-cinq ans d’âge.
Venaient ensuite une liste à la Prévert, de toutes ses affaires et objets personnels qu’il affectait à un bénéficiaire. Vétoldi sourit :
-Je donne mon coupe-papier à mon fils aîné, comme cela à chaque fois, qu’il ouvrira une lettre, il pensera à moi.
– Je donne ma serviette à ma fille Agathe, j’ai pu constater lorsqu’elle revendait des bonbons à ses frères et sœurs, qu’elle est une future femme d’affaire.
– Mes clubs de golf iront à mon petit dernier, Charles, qui se révèle le plus sportif des quatre et qui, je l’espère, fera une carrière de golfeur.
– Ma bibliothèque personnelle ira à Clotilde, elle est déjà une grande lectrice pour son jeune âge, et elle furète sans arrêt autour de mes livres.
– La crêpière qui me vient de ma chère grand-mère est destinée à Eulalie, notre fidèle cuisinière, elle seule, sait envoyer la première crêpe de la saison sur le dessus de la grande armoire de la cuisine, ce qui disait-elle toujours, porte chance pour toute l’année !
  Mon vélo ira à Thomas qui sait si bien entretenir le parc et qui lorgne mon engin depuis que je l’ai acheté. Je le lui ai fait essayer et il est à sa taille. C’est un vélo de prix, monté sur mesure.
– Mon imperméable fourré sera donné à Emmaüs ainsi que tous mes vêtements. J’ai toujours admiré cette association et je les ai soutenus autant que possible. Je leur fais don également des meubles de mon bureau, bureau, bibliothèque vide, fauteuil de bureau, et tous les accessoires qui se trouvent dans cette pièce hormis, la serviette, les livres et le coupe-papier.
– Je fais don de mes archives de maire puis de député aux archives départementales.
La liste était interminable, au point que Vétoldi écarta les feuillets et s’empara du dernier feuillet. Il lut :
J’ai sciemment mis fin à mes jours, inutile de chercher un quelconque assassin, j’ai absorbé de la poudre de laurier rose tout en dégustant mon sandwich préféré, le sandwich au saucisson corse, saucisson qui est bien la seule chose positive, que m’aura apporté ma chère femme de sa terre natale.
Suivaient lm date, le lieu et le nom des deux témoins, deux huissiers de l’Assemblée, les deux huissiers de l’étage…
Ils avaient gardé le secret, pourtant, Vétoldi leur avait souvent parlé du député… Oui mais en tant qu’ethnologue.
Vétoldi reposa le testament, il ouvrit sa boîte mail et rédigea un message laconique à destination de François-Xavier Falcone :
Cher ami,
Je viens de mettre le mot FIN à mon enquête sur la mort mystérieuse d’Hugues d’Arborville. Il s’est suicidé, il livre les détails de son suicide dans son testament dont je viens de prendre connaissance.
Heureux de t’avoir revu à cette occasion. A bientôt. Amitiés,
Dominique
Ainsi s’achève le feuilleton, Meurtre à l’Assemblée…
Vous attendiez-vous à cette fin? N’hésitez pas à me transmettre votre avis et vos impressions sur ce feuilleton. 
Information importante pour les lecteurs de Meurtre à l’Assemblée !
Cinq romans sont disponibles sur les sites internet :
La grosse qui mangeait des bonbons—Un Fric-Frac peu catholik
Attentat à Belle-Ile—L’Amant sauvage—Mortel Rendez-vous
A noter, La grosse qui mangeait des bonbons, Un fric-frac peu catholik, Attentat à Belle-Ile et Mortel Rendez-Vous sont disponibles en livres imprimés.
L’Amant sauvage le sera  prochainement. Pour obtenir les informations et commander les romans en version livres papier, écrivez à l’adresse email suivante 

A bientôt pour de nouvelles aventures et peut-être une rencontre à l’occasion des salons du livre auxquels je participerai prochainement et dont je vous communiquerai les dates au fil des semaines à venir.