ÉPISODE 2- Commissariat Paris 8 et 9 ème arrondissement
Cela fait une heure que Rachel subit une salve de questions ininterrompus, elle ne sait plus où elle en est. Elle finit par dire :
— Écoutez, vous me posez des tas de précisions sur les passagers, mais je ne peux pas vous répondre, je n’ai pas fait attention, j’ai juste vérifié qu’ils avaient un titre de transport. Je n’ai rien remarqué d’inhabituel, c’étaient des voyageurs ordinaires.
— Ce sac aurait dû être rangé dans la soute, pourquoi les avez-vous laissés monter avec un sac d’un tel volume ?
— Je ne les ai pas vus passer, c’est donc qu’ils sont montés par la porte du milieu.
— Cette porte aurait dû être fermée.
— Mais elle était fermée, ils ont dû la forcer. À propos, vous avez des nouvelles du bébé ?
— Vous devez bien vous douter qu’il est décédé. Ces sauvages, ils ont perdu toute humanité, je viens de recevoir un message de l’hôpital, ils avaient rempli son corps de drogue et en route pour la France.
— Mais comment ont-ils passé la douane avec la drogue ?
— Les trafiquants avaient sans doute placé l’enfant dans une poussette, c’est rare qu’on les fouille quand on aperçoit un bébé endormi à l’intérieur. C’est bien pour ça qu’ils ont utilisé ce stratagème. De toute façon, un de nos collègues de la police des frontières a démarré une enquête à l’aéroport pour repérer l’avion ou les avions qui pourraient être concernés par ce trafic. Ensuite, on aura la liste des passagers, mais évidemment, il s’avèrera que les trafiquants seront des personnes avec de fausses identités ou de simples mules, c’est à dire des passeurs voyageant sous leur vraie identité, mais qui auront fait le voyage contre de l’argent. Les narcotrafiquants profitent de l’extrême pauvreté des peuples. Les passeurs ne valent pas cher au Mexique, en Colombie, au Guatemala, et maintenant le Vénézuela pourrait être touché par ce phénomène.
— Je suis tout à fait consciente de la nécessité que vous aviez de m’interroger mais maintenant, m’autorisez-vous à rentrer chez moi ? Je suis très fatiguée.
— Oui, vous allez signer votre déposition, et vous pourrez partir. Vous serez certainement convoquée par la police de l’aéroport, mais plutôt que d’attendre leur convocation, si j’étais à votre place, je me présenterai. Cela devrait vous être facile, puisque vous partez de l’aéroport pour votre service, n’est-ce pas ?
— Oui, je pars de là-bas, et j’habite à Roissy, dans un logement géré par la RATP.
— Ce n’est pas la porte à côté et il est tard.
— Je vais vous établir un justificatif, vous pourrez peut-être vous faire rembourser le taxi.
— Vous croyez au Père Noël, vous ! Non, ce que je risque dans cette affaire, c’est que ders ennuis, d’abord, ils vont me reprocher comme vous, d’avoir laissé monter dans le bus, un passager avec un sac dépassant les normes de sécurité et puis, de ne pas avoir effectué la visite de contrôle immédiatement après mon arrivée à Opéra.
— Bon, vous voulez un papier, oui ou non ?
— Non, pas la peine, ça ne marchera pas, je vais prendre le RER.
Quelques minutes plus tard, Rachel Bouguerra quitte le commissariat, elle est vannée. Elle commence par marcher vers la station de métro la plus proche, et les idées les plus sombres se font jour dans sa tête…
À Suivre… Prochain épisode le jeudi 5 mars 2020…