ÉPISODE 4 – BUS MORTEL

ÉPISODE 4
La première chose que souhaite faire Inès Benlloch après le départ d’Adelia Alonso, c’est appeler l’avocate dont elle lui a parlé, mais un problème se pose, elle  ne se souvient pas de son nom ! Par contre, elle a en mémoire le dossier qui était concerné, c’est celui de l’affaire Even qui a fait partie des missions les plus médiatisées assumées par Dominique Vétoldi.
C’est en épluchant les dossiers de l’agence, peu de temps après son arrivée à l’agence, qu’elle a flashé sur ce dossier.
Elle ouvre le dossier et recherche le nom de l’avocate. Voilà, il s’agit de Maître Océane Le Bihan,
Contrairement à ce qu’elle a dit à sa cliente, elle ne la connaît pas, mais elle va lui téléphoner pour prendre un rendez-vous. Elle souhaite lui expliquer de vive voix,  ce qui est arrivé à Adelia Alonso.
Elle réussit à joindre l’avocate à midi trente, au moment où son assistante est partie déjeuner.
—  Bonjour, cabinet de maître Le Bihan, j’écoute.
— Bonjour Madame, je suis Inès Benlloch, détective privée, associée de Dominique Vétoldi, je viens de recevoir une femme soupçonnée de trafic de drogue, et j’ai accepté de mener une enquête. Je me suis permise de lui dire que j’étais en mesure de lui recommander une avocate car je pensais à vous et au talent que vous avez déployé, lors de l’affaire Even. Je voudrais vous parler en face à face de ce cas délicat, serait-ce possible ?
— Ah, c’est bien parce que vous travaillez avec Dominique Vétoldi, sinon, je vous aurais refusé ce rendez-vous. Je consulte mon agenda, je suis très chargée en ce moment et je n’ai pas prévu de sortir déjeuner, mais comme il en est ainsi chaque jour, le mieux serait que vous veniez immédiatement, est-ce que vous seriez disponible ?
— Oui, je peux m’arranger, le temps de venir depuis la porte de Clichy, en métro, j’en ai pour vingt minutes, je pense.
— Alors, c’est d’accord, je vous attends mais je ne pourrai pas vous consacrer plus d’une demi-heure. Prévoyez d’être concise.
—   D’accord, à tout à l’heure et merci beaucoup.
Inès Benlloch se frotte les mains et se précipite sur sa veste et son sac. Elle file à la station de métro la plus proche, Porte de Clichy. Le métro ne tarde pas et une fois assise dans un wagon, elle tape sur son téléphone sa destination sur l’application de la RATP, doit-elle descendre à la gare Saint-Lazare ou à Miromesnil ?
Le cabinet de l’avocate se situe au 18 Boulevard Malesherbes, près de la Madeleine, le trajet s’affiche ; en métro, il faut qu’elle change à gare Saint-Lazare pour prendre la 14, trajet environ 7 minutes et sinon, 690 mètres à pied, soit environ 9 minutes de marche. Elle opte pour la marche à pied, ça tombe bien, elle a ses baskets dans son sac comme toujours, elle les met aux pieds et range sa paire d’escarpins. Son voisin observe son manège et il lui sourit :
— Alors comme ça, on joue à la New Yorkaise ?
— Je ne joue pas à la New Yorkaise, je suis une Parisienne,  et la Parisienne n’a pas de voiture, elle circule en métro, à vélo, et je cherche pour à pied, un mot en O, à  podo ?
— Ah, ah, ah, pas mal, à podo, pourquoi pas, podo est le préfixe qui signifie pied, on dit podologue par exemple.
— Vous êtes linguiste ?
— Non, pas du tout mais j’aime les mots, je suis un verbophile. J’adore les mots.
— Oh, excusez-moi, je descends, à une autre fois sur la ligne 13, ou sur un trottoir de Paris.
— OK, à bientôt, jolie Madame.
Inès lui jette un œil avant de franchir la porte, il n’est pas si mal, ce passager d’un trajet. Elle décide de le nommer Monsieur O, et ce soir, dans la solitude de son appartement, elle écrira quelque chose sr cette rencontre avec Monsieur O.
Elle lui donnera peut-être la nationalité chinoise ? Monsieur O, ça sonne chinois.
Pour l’heure, Inès file vers la sortie et tente de trouver la plus pratique pour joindre le 18 boulevard Malesherbes le plus rapidement possible. Elle se retrouve sur la place de la gare et fonce vers la Madeleine au pas de course, elle devrait diviser par deux la durée prévue et arriver en cinq minutes tout au plus à sa destination.
Effectivement, la voilà devant la façade de l’immeuble où est situé le cabinet de Maître Le Bihan. Code ?
Elle consulte son téléphone, l’avocate lui a texté les numéros, qu’elle tape immédiatement puis elle se retrouve dans un vaste hall dallé de pavés. Deux portes, gauche ou droite, elle regarde les noms inscrits sur la droite et trouve celui qu’elle cherche, elle sonne et s’annonce.
— Je vous attendais, quatrième droite.
L’ascenseur attend au rez de chaussée mais quand Inès le regarde, il est si vétuste qu’elle pense à la panne potentielle, elle monte les étages quatre à quatre.
Au quatrième, la porte palière du cabinet est ouverte, elle la pousse et la referme derrière elle. Une voix l’appelle :
— Entrez donc, je suis dans mon bureau, couloir de droite, première porte.
L’avocate se lève à son arrivée et lui indique le fauteuil qui lui fait face, elle-même est installée derrière un bureau de ministre recouvert de dossiers qu’elle repousse.
— Bien, je vous écoute.
Inès lui relate en quelques mots ce qui est arrivé à sa cliente.
    — Hum, sa situation n’est guère brillante, je n’aimerais pas être à sa place. Si elle a pu passer la douane mexicaine, c’et qu’il y avait des complicités sur place.
Donc, vous dites que ce sac avait été enregistré sous son nom. Une personne l’a donc suivie et a copié ses identifiants, sans doute lorsqu’elle a enregistré sa propre valise sur la borne à l’aéroport ; votre partie est claire, prouvez qu’il y a eu usurpation de son identité, quant à moi, j’accepte de l’assister, parce qu’il est évident que l’affaire ira devant la justice. Vous êtes convaincue de son innocence ?
— Oui, elle m’a fait une excellente impression.
    —  Je ne vous parle pas d’impression, je vous parle de franchise, de fiabilité, de confiance.
   Pour qui se prend cette avocate qui se permet de lui donner une leçon ? Inès pourtant ne fait pas de remarque désobligeante mais elle cherche à se justifier  :
— Écoutez, dans ma première vie professionnelle, j’ai été agent secret, j’ai l’habitude de juger les personnes au premier coup d’œil.
    — Mais excusez-moi, si vous avez arrêté net votre carrière, c’est obligatoirement à la suite d’une erreur de jugement, vous avez été découverte, je me trompe ?
Heureusement que le passé d’Inès lui a permis de garder le contrôle d’elle-même parce que décidément, l’avocate passe les bornes…
— Oui et non, j’ai été enlevée par des extrémistes en Afrique noire. Je n’avais plus la possibilité ensuite de poursuivre ma carrière.
— C’est bien ce que je disais, pour être enlevée, vous avez évidemment commis une imprudence.
— Mon métier consistait à commettre des imprudences calculées, je ne pouvais pas prévoir l’extrême dangerosité de la zone sur laquelle je travaillais à ce moment-là. Les terroristes se déplacent très vite dans les zones frontières touchant au Nigéria, ils passent très vite d’un pays à l’autre et c’est ce qui fait leur imprévisibilité. Enfin, bref, je ne vous consulte pas à mon propos mais pour ma cliente.
— Je vous ai donné mon accord, vous pouvez lui transmettre mes coordonnées, je m’engage à la recevoir rapidement. Si son dossier ne s’avère pas trop complexe, je le confierai à ma jeune associée, elle se fera les dents, mais rassurez-vous, je superviserai son  travail.
— Vous ferez votre cuisine interne comme vous l’entendez, du moment que c’est votre nom qui apparaît, c’est ça qui compte. Il faut impressionner la magistrate qui sera désignée dans cette affaire.
   — Je suis d’accord avec vous. Bien, on se tient mutuellement au courant. Au revoir chère Madame Benlloch.
  — Appelez-moi, Inès, je pense que nous avons le même âge et si tout se passe bien, nous serons amenées à travailler en commun sur cette affaire et peut-être sur d’autres.
L’avocate ne peut s’empêcher de sourire, c’est une originale cette associée de Dominique Vétoldi, mais elle est très mignonne, et Océane Le Bihan ressent un pincement de jalousie car elle a gardé l’espoir de séduire Dominique Vétoldi un jour ou l’autre et au vu de son associée, elle le fera peut-être plus vite que prévu.
— Au revoir Inès et à l’occasion rappelez-moi au bon souvenir de Dominique Vétoldi.
Cette fois, c’est à Inès de sourire.
— Je n’y manquerais pas, au revoir Océane.
Océane se lève et raccompagne sa visiteuse jusqu’à la porte d’entrée.
gence,
  

ÉPISODE 4

 
Elle réussit à joindre l’avocate à midi trente, au moment où son assistante est partie déjeuner. 
—  Bonjour, cabinet de maître Le Bihan, j’écoute.
— Bonjour Madame, je suis Inès benlloch, détective privée, associée de Dominique Vétoldi, je viens de recevoir une femme soupçonnée de trafic de drogue, et j’ai accepté de mener une enquête. Je me suis permise de lui dire que j’étais en mesure de lui recommander une avocate car je pensais à vous et au talent que vous avez déployé, lors de l’affaire Even. Je voudrais vous parler en face à face de ce cas délicat, serait-ce possible ?

— Attendez une minute, je consulte mon agenda, je suis très chargée en ce moment et je n’ai pas prévu de sortir déjeuner, mais comme il en est ainsi chaque jour, le mieux serait que vous veniez immédiatement, est-ce que vous seriez disponible ?
— Oui, je peux m’arranger, le temps de venir depuis la porte de Clichy, en métro, j’en ai pour vingt minutes, je pense.
— Alors, c’est d’accord, je vous attends mais je ne pourrai pas vous consacrer plus d’une demi-heure. Prévoyez d’être concise.
—   D’accord, à tout à l’heure et merci beaucoup.

Inès Benlloch se frotte les mains, elle se précipite sur sa veste et son sac. Elle file au métro, une fois assise dans un wagon, elle tape sur son téléphone sa destination sur l’application de la RATP, doit-elle descendre à la gare Saint-Lazare ou à Miromesnil ?
Le cabinet de l’avocate se situe au 18 Boulevard Malesherbes, près de la Madeleine, le trajet en métro s’affiche :  il faut qu’elle change à gare Saint-Lazare pour prendre la 14, trajet environ 7 minutes et sinon, 690 mètres à pied, soit environ 9 minutes de marche. Elle opte pour la marche, ça tombe bien, elle a ses baskets dans son sac comme toujours.
— Je ne joue pas à la New Yorkaise, je suis une Parisienne, et la parisienne n’a pas de voiture, elle circule en métro, à vélo, et je cherche pour pied, un mot en O, à  podo ?
— Ah, ah, ah, pas mal, à podo, pourquoi pas, podo est le préfixe qui signifie pied, on dit podologue par exemple.
 — Vous êtes linguiste ?
— Non, pas du tout mais j’aime les mots, je suis un verbophile. J’adore les mots.
— Oh, excusez-moi, je suis très pressée,

Ce soir, quand elle sera tranquillement installée chez elle, dans son petit appartement de Clichy, elle écrira sur lui, elle inventera sa vie. Elle lui donnera peut-être la nationalité chinoise ? Monsieur O, ça sonne chinois.
Pour l’heure, Inès se trouve sur la place de la gare Saint Lazare, elle fonce vers la Madeleine, au pas de course, elle devrait diviser par deux la durée prévue et arriver en cinq minutes tout au plus à sa destination. Effectivement, la voilà devant la façade de l’immeuble où est situé le cabinet de Maître Le Bihan. Code ?
 Elle consulte son téléphone, l’avocate lui a texté les numéros qu’elle tape immédiatement, la voilà dans un vaste hall dallé de pavés. Deux portes, gauche ou droite, elle regarde les noms inscrits sur la droite et trouve celui qu’elle cherche, elle sonne et s’annonce.
L’ascenseur attend au rez de chaussée mais quand Inès le regarde, il est si vétuste qu’elle pense à la panne potentielle et elle monte les étages quatre à quatre. Au quatrième, la porte palière du cabinet est ouverte, elle la pousse et la referme derrière elle. Une voix l’appelle :

 — Entrez donc, je suis dans mon bureau, couloir de droite, premier bureau.

Inès suit les indications et entre dans la pièce où est assise l’avocate. 

Spacieuce, décorée avec soin, elle trône  derrière un bureau de ministre…


Dès qu’elle se retrouve à l’air libre, elle les met aux pieds et range sa paire d’escarpins. Un passager qui se trouvait tout près d’elle dans le métro et qui la suit dans la rue, observe son manège et il lui sourit :

— Alors comme ça, on joue aux New Yorkaises ?

 OK, à bientôt, jolie Madame sur la ligne 13 ! 

 Inès lui jette un œil avant de poursuivre son chemin, c’est qu’il n’est pas si mal, ce passager d’un trajet. Elle décide de le nommer Monsieur O, et ce soir, dans la solitude de son appartement, elle écrira quelque chose sur cette rencontre avec Monsieur O.

— Je vous attendais, quatrième droite.

 L’avocate se lève à son arrivée et lui indique le fauteuil qui lui fait face, elle-même est installée derrière sa table de travail, recouverte de dossiers qu’elle repousse.

 Bien, je vous écoute.

 Bien, je suis franche avec vous, la situation de votre cliente n’est pas brillante et  je n’aimerais pas être à sa place et si elle a pu passer la douane mexicaine, c’et qu’il y avait des complicités sur place à l’aéroport. Donc, vous dites que ce sac avait été enregistré sous son nom. Une personne l’a donc suivie et a copié ses identifiants, sans doute lorsqu’elle a enregistré sa propre valise sur une borne à l’aéroport ; votre partie est claire, prouvez qu’il y a eu usurpation de son identité, quant à moi, j’accepte de l’assister, parce qu’il est évident que l’affaire ira devant la justice. Vous êtes certaine de son innocence ?

 Je ne vous parle pas d’impression, je vous parle de franchise de fiabilité, de confiance.

 Mais excusez-moi, si vous avez arrêté net votre carrière, c’est obligatoirement à la suite d’une erreur de jugement, vous avez été découverte, je me trompe ?

Inès se sent franchement agacée, pour qui se prend-t-elle cette avocate ? Mais ce n’est pas le moment de faire une remarque, l’avocate en profiterait pour se défiler et Inès a besoin d’elle…

— Mon métier consistait à commettre des imprudences calculées, je ne pouvais pas prévoir l’extrême dangerosité de la zone sur laquelle je travaillais à ce moment-là. Les terroristes se déplacent très vite dans les zones frontières touchant au Nigéria, ils passent très vite d’un pays à l’autre et c’est ce qui fait leur imprévisibilité. Enfin, bref, je ne vous consulte pas à mon propos mais pou ma cliente.— Je vous ai donné mon accord, vous pouvez lui transmettre mes coordonnées, je m’engage à la recevoir rapidement. Si son dossier ne s’avère pas trop complexe, je le confierai à ma jeune associée, cela lui fera les dents, mais rassurez-vous, je superviserai son  travail.— Vous ferez votre cuisine interne comme vous l’entendez, du moment que c’est votre nom qui apparaît, c’est ça qui compte. Il faut impressionner la magistrate qui sera désignée dans cette affaire.

 — Je suis d’accord avec vous. Bien, on se tient mutuellement au courant. Au revoir chère Madame Benlloch.
— OK, au revoir Inès.
— Au revoir Océane.
Océane se lève et raccompagne sa visiteuse jusqu’à la porte d’entrée.

 — Appelez-moi, Inès, je pense que nous avons le même âge et si tout se passe bien, nous serons amenées à travailler en commun sur cette affaire et peut-être sur d’autres.