ÉPISODE 11 : Dimanche 10 Mai 2020
Une fois l’affaire du logement de Rachel Bouguerra résolue grâce à l’aide de Mourad, Inès Benlloch chasse les regrets qui commençaient à l’envahir de façon inattendue, au souvenir de sa rupture avec Mourad.
Elle se doit de revenir au plus vite au cœur de son enquête.
Elle reprend les faits indiscutables :
– Adelia Alonso est accusée d’avoir transporté de la drogue.
– Elle doit retrouver l’identité de l’inconnu dont elle a eu la photo. Dans ce bit, il lui faut joindre un-e spécialiste du trafic de stupéfiants, car cet homme est peut-être déjà dans leur viseur. En réfléchissant, Inès décide de vérifier auprès de son amie d’enfance, Djamila, qui travaille à Interpol si elle a pu joindre un-e collègue mexicaine comme elle le lui avait demandé. Elle l’appelle aussitôt et lui pose la question. Djamila lui confirme qu’elle a eu un échange avec le représentant du Mexique à Interpol :
— Je lui ai parlé de toi et de tes soucis, tu peux l’appeler et lui demander des infos. Tout en te parlant, je t’ai envoyé un mail sur lequel je t’indique ses coordonnées.
— OK, merci beaucoup, je te revaudrai ça. À plus.
— À plus.
Inès s’empresse d’ouvrir sa boîte mail. Voilà, le message de Djami est là, elle en prend connaissance : Le nom de son collègue est Itzl Castro, téléphone, 06 83 73 … Inès forme tout de suite le numéro et elle explique la raison de son appel à son correspondant :
— Oui, je suis au courant, Djamila m’a expliqué que vous cherchiez un contact à Interpol pour votre cliente mexicaine.
— C’est exact, et je vous remercie d’avoir accepté que je vous joigne. Ma cliente s’appelle Adelia Alonso, elle est mariée à Alphonse Médard, haut fonctionnaire au Ministère de la Défense. Comme vous le savez déjà, elle est accusée d’avoir transporté de la drogue. J’ai la photographie d’un homme qui a empriunté le même Roissybus que ma cliente et qui avait peut-être voyagé dans le même avion depuis Mexico, car il se trouvait au déchargement des bagages de l’avion en provenance de Mexico, où il a sans doute récupéré le sac contenant de la drogue. Si je vous envoyais sa photo, vous pourriez me dire si vous savez quelque chose sur lui ?
— Oui, allez-y.
Inès flashe la photo et l’envoie à son interlocuteur. Elle attend sa réaction impatiemment. Les minutes passent. Elle garde son téléphone vissé sur son oreille droite. Enfin, il intervient :
— Bon, je crois que je l’ai identifié. Il s’agit de Luis Aragon, j’ai un peu hésité parce que les photos que j’avais de lui, décrivaient un homme aux yeux sombres, ce qui laisse supposer qu’il a probablement mis des lentilles colorées. Il a déjà été condamné au Mexique pour trafic de drogues, mais jusqu’à présent, il ne se déplaçait pas à l’étranger. Est-ce que votre cliente a reçu une menace de chantage si elle ne remettait pas une somme d’argent ? Je m’explique, Ce Luis Aragon a très bien pu monter cette affaire de toute pièce pour impliquer votre cliente dans un trafic et dans ce cas, il faudrait trouver pour quelles raisons il aurait agi ainsi.
— J’y ai réfléchi et je me demande si ce ne serait pas lié au fait que son mari est un haut fonctionnaire au Ministère de la Défense.
— Au Mexique ?
— Non, en France.
— Ah, d’accord, donc je suppose que vous avez lancé une enquête sur la réputation de votre cliente au Mexique ?
— Oui, un détective privé enquête là-bas pour cerner les liens qu’elle peut y avoir. Vue d’ici, elle est nickel, enseignante à l’université américaine de Paris.
— Comment s’appelle votre détective privé ?
— Il se nomme Angel Xiapak.
— Je ne le connais pas, mais à l’occasion, je vous pourrai me renseigner et vous en dire plus. Vous avez autre chose à me demander ?
— Non, et je vous remercie beaucoup, vous m’avez transmis les coordonnées de cet inconnu et son passé démontre qu’il pourrait être impliqué dans cette affaire. Ceci dit, il n’est sans doute qu’un maillon de la chaîne et il faut trouver ce qui se cache derrière ce montage. La question de fond reste entière : Pourquoi voulait-on faire accuser ma cliente de trafic de drogue ?
— Oui, tout à fait, bon, je vous laisse, n’hésitez pas à me tenir au courant et si de mon côté, j’apprends des infos complémentaires sur cet Aragon, je vous les transmettrai.
— Merci encore et bonne fin de journée.
Vraiment sympa, cet Itzl Castro. Inès se frotte les mains, elle possède maintenant l’identité du trafiquant, Luis Aragon. Castro a précisé qu’il n’opérait pas habituellement à l’étranger… C’est bizarre… Bon, le mieux est maintenant d’envoyer sa photo et son nom à Angel Xiapak, lui pourra en apprendre davantage et avec un peu de chance, repérer pour quel gang il travaille. Le plus simple et le plus rapide serait de lui téléphoner, ce qu’elle fait tout de suite. Angel Xiapak lui répond :
— Ah c’est vous, bonjour Inès ; écoutez, il faut que je vous rappelle, je suis dans la rue et avec le bruit des voitures, ça ne va pas être facile, je vous rappelle d’ici dix minutes, c’est bon pour vous ?
— Oui, OK, pendant ce temps, je vous envoie sa photo, déjà, la photo de l’inconnu qui a voyagé en même temps que ma cliente.
Xiapak ne répond pas, il a sans doute déjà raccroché.
Inès envoie la photo par message, elle ajoute, les commentaires viendront tout à l’heure.
En attendant qu’il la rappelle, elle ne parvient pas à se concentrer et son téléphone sonne, elle prend l’appel, c’est Rachel Bouguerra :
— Bonjour, voilà, je suis arrivée dans mon appartement, merci de vous en être occupée.
— Ah très bien, et il est situé où ?
— Non, désolée, votre correspondant m’a demandé de ne donner aucune information à qui que ce soit, il a beaucoup insisté. Je vous souhaite bonne chance pour votre enquête. Au revoir Madame.
Inès n’en revient pas. Elle s’est occupée de tout, elle a trouvé une solution, Rachel Bouguerra est à l’abri grâce à elle et elle refuse de lui transmettre cette information ? Furieuse, elle s’en mord les lèvres. Quelques secondes plus tard, elle sourit de sa propre attitude, Mourad a eu le comportement exigé par le service, elle devrait le savoir, elle, l’ancienne agent secret… Elle murmure : Comme les réflexes de sécurité se sont vite émoussés ...
Bon, l’essentiel est que Rachel Bouguerra se trouve dans un logement inconnu de ses poursuivants. Elle réfléchit quant à sa situation personnelle. Ces poursuivants seraient-ils au courant de son existence à elle, Inès Benlloch ? Ont-ils pu faire le lien entre Rachel Bouguerra et elle ? Si c’est le cas, ils risquent de débarquer à l’agence à tout moment … Ce risque l’amène à penser qu’il lui faudra reprendre son arme de service, un petit bijou que le service l’a autorisée à garder après son départ.
À SUIVRE… PROCHAIN ÉPISODE DIMANCHE 20 MAI 2020