ÉPISODE 11 : LE BONHEUR, ÇA EXISTE !

ÉPISODE 11 : LE BONHEUR, ÇA EXISTE !

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Pour me faire pardonner mon retard, je vous propose l’envoi d’une nouvelle policière intitulée : D’inquiétants voisins…
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Et en attendant, voici la suite de la Boutique des copains ! Bonne lecture !


J’ai passé une semaine délicieuse en compagnie d’Halidor, mon tout nouveau compagnon. Il me comblait et je ne me souvenais pas d’avoir eu à mes côtés un homme aussi prévenant… Et même si je savais qu’il n’était pas tout à fait vrai, j’étais heureuse de ne plus être seule.
Un soir, alors que je regardais une émission sur le Nil, et que mon esprit vagabondait loin de l’Égypte, l’idée m’est venue d’organiser une grande fête, j’avais envie de présenter Halidor à mes amis. Peu d’entre eux étaient au courant de son arrivée dans ma vie, seuls mes plus proches comme MJ, Aminata et Kadvael, mon copain d’enfance, savaient, mais à part MJ, ils ignoraient qu’Halidor n’appartenait pas tout à fait au genre humain. Pourtant, de jour en jour, je trouvais qu’il s’humanisait, il apprenait à une vitesse supersonique, sa mémoire était immédiate, ainsi il avait acquis la pratique courante de l’anglais en une semaine, depuis que je lui avais fait remarquer que dans mon milieu professionnel, si cela se diffusait qu’il ne comprenait pas cette langue, il passerait pour un demeuré, il avait mis un point d’honneur à avaler une méthode entière. Pendant des heures, il avait écouté les leçons, puis répété et maintenant, il pouvait soutenir une conversation usuelle. 
– Il faut fêter ça ! 
– Oui, fêter, je suis d’accord pour fêter quelque chose, mais tu veux fêter quoi ? Notre rencontre ? Notre première semaine ? 
– Je voudrais fêter ton apprentissage de l’anglais et en profiter pour te présenter à mes amis, qu’en penses-tu ? Tu serais prêt ? 
– Oui, bien sûr, pourquoi refuserais-je ? Cela ne servirait à rien de tergiverser. C’est normal que je connaisse tes amis et qu’eux me connaissent. Je peux m’occuper de tout, si tu le souhaites. 
– On verra ça plus tard, je pourrais tout aussi bien confier l’organisation de la soirée à un festoyeur, ce sera parfait, c’est leur métier et en plus nous aussi on profitera de la surprise. Nous aurons à suggérer le thème et ensuite, vogue la galère…
– Vogue la galère 
– Oui, c’est une expression de ma grand-mère qui veut dire, qu’il se passe ce qui se passera… Pas de soucis…
– D’accord, c’est joli, on se représente la mer… j’aimerais voir la mer, l’océan, je ne la connais.
– On programmera un voyage dès que je pourrai m’absenter du boulot, ça viendra, quand j’en aurai terminé avec ma campagne actuelle.
– Sur quoi tu travailles ? 
– Ah oui, je ne t’en ai pas parlé, parce que c’est classé confidentiel… À la suite d’une étude faite sur les avantages et inconvénients pour les employés d’une entreprise, d’être dirigés par un robot ou par un être humain, un fabricant de robot PDG nous a demandé de préparer une campagne de lancement pour son nouveau robot.  
– Il y a un marché pour les robots PDG ? 
– Il faut croire, sinon, il n’en fabriquerait pas. Cela ne fera pas beaucoup de différences, les patrons utilisent depuis très longtemps les algorithmes pour gérer la carrière de leur personnel et promouvoir leurs produits. Il n’y aura que l’enveloppe qui différera. J’ignore si le fabricant va donner à son PDG l’apparence humaine. 
– Mais tu ne peux pas imaginer ta campagne de lancement si tu ignores cette information essentielle.
– Pourquoi pas ? 
– Avant d’être un robot, le PDG est d’abord un PDG. 
– Tu mets la fonction avant l’apparence ? Donc, moi, tu me considères d’abord comme Halidor, ton compagnon, avant de me considérer comme un robot ? 
– Évidemment ! Je ne t’ai jamais regardé comme un robot, tu es mon compagnon et c’est bien mon compagnon que j’ai l’intention de présenter à mes amis.
– Tu ne leur diras pas que je suis aussi un robot ?
– Non, je n’en ai nullement l’intention, seule MJ est au courant parce qu’elle aussi elle a un compagnon qui est un robot. Personne sauf moi n’est au courant.
– Un jour, cela se saura, elle a peut-être tort de le dissimuler. 
– Mais toi, Halidor, tu ne souhaiterais pas que je te présente comme mon compagnon, et comme un robot ?
– Et pourquoi pas ? C’est la réalité et je l’assume complètement, cela ne m’empêche pas de chercher à te rendre heureuse et même au contraire. Un homme en chair et en os, aurait ses propres désirs, il n’épouserait pas les tiens. J’en apprends beaucoup sur les hommes depuis que j’ai plongé dans ta collection de romans policiers. Jusqu’à présent, je n’ai pas encore lu une histoire dans laquelle le meurtrier serait un robot, il faudrait peut-être l’écrire ? 
Maeata le regarda très surprise, pour la première fois depuis qu’ils vivaient ensemble, ils ne pensaient pas la même chose et en outre, Halidor se forgeait une culture personnelle en lisant des polars…Halidor était donc capable de se différencier du modèle qu’elle avait commandé…et capable aussi de parvenir à penser par lui-même? Elle répondit quelque chose par principe, pour avoir le dernier mot :
– Si des robots n’ont pas tué, il n’en est pas moins vrai que des robots ont écrit des romans et depuis longtemps et notamment des romans policiers et perso, je ne suis pas capable de distinguer les romans écrits par les auteurs humains et les romans écrits par les auteurs robots…
À Suivre… Prochain épisode le vendredi 13 juillet.