Épisode 2 : Le jour d’après…

Épisode 2 : Le jour d’après…
Mercredi 2 janvier 2019 : Réunion à l’Élysée avant le premier Conseil des Ministres de l’année 2019 
Outre le président, sont présents à cette réunion :  Le commandant de gendarmerie à la tête du groupe de sécurité de la présidence de la République, le GSPR, et Le capitaine de gendarmerie à la tête de la compagnie de sécurité de l’hôtel de Matignon 
Le commandant de gendarmerie à la tête du GSPR,  laisse éclater ses reproches au capitaine qui dirige les gardes républicains en charge de la sécurité du PM : 
—  Non, mais c’est impossible ! Mais où est-il passé le PM ? Voilà vingt-quatre heures que nous le cherchons vainement. L’affaire est très grave. 
Le président opine de la tête et répète :
—  Oui, c’est très préoccupant. Néanmoins, nous allons mener notre conseil des Ministres, nous ne pouvons attendre qu’il réapparaisse. Est-ce que vous avez appelé l’inter hospitalier ?
—  Oui, bien sûr, et c’est la première chose à laquelle j’ai pensé. Le PM a été victime d’un malaise dans la rue et il a été ramassé par les urgences. Pour peu qu’il n’ait pas eu ses papiers sur lui, personne ne pouvait savoir de qui il s’agissait. Mais non, ça n’a pas été le cas, le PM n’a été hospitalisé nulle part. La nuit dernière, avant sa disparition, il l’a passée en famille, Madame son épouse est formelle. Elle ne l’a pas revu depuis le petit-déjeuner. Il aurait dû venir déjeuner comme il le fait chaque mercredi mais il n’était pas présent, son épouse ne s’en est pas formalisée, pensant qu’il avait eu une urgence. Il a donc disparu depuis la fin de la réunion qui s’est déroulée à Matignon hier matin, et qui s’est terminée à 11h30. C’est incompréhensible, personne ne semble l’avoir vu, il s’est volatilisé. 
— C’est invraisemblable. La porte du jardin, côté Babylone, a-t-elle été vérifiée ? Paraît-il que le précédent PM sortait par cette issue de façon incognito pour aller voir sa belle et l’actuel utilise souvent le pavillon de musique pour des réunions discrètes.
— Ah, non, nous n’avons pas regardé, j’appelle tout de suite l’intendance.
Quelques minutes plus tard, le capitaine de la garde républicaine obtient la réponse à sa question. Le porte de la rue de Babylone n’est pas fermée à clé. Par ailleurs, l’équipe d’entretien du pavillon de musique a signalé que la veille au soir, ils ont été appelés pour envoyer une femme de ménage en urgence. 
Le capitaine se lève comme un diable qui sort de sa boîte :
— Je vais sur place, il faut en avoir le cœur net ! 
Une minute après, il s’engouffre dans sa voiture de fonction :
— Matignon-Babylone, vite !
Cinq minutes plus tard, il débarque au pavillon de musique. Le salon est étrangement calme, de même que les chambres. Tout a été nettoyé.
Il appelle l’intendance :
— Capitaine Veillard, au pavillon, pouvez-vous m’envoyer immédiatement la personne qui était en charge du ménage hier soir ? 
— Désolé, ce n’est pas possible, elle est de repos.
— Eh bien rappelez-la, je veux la voir !
— D’accord, mon capitaine mais il va lui falloir deux heures pour venir, elle habite…
— Je vais lui enoyer une voiture, prévenez-la !
L’intendant en chef consulte le registre du personnel. C’est Aïssata Samba qui était de service au pavillon de musique, elle habite évidemment le 93, quartier Rouher à Creil. Ce n’est pas la porte à côté et pour envoyer une voiture, il faut prévoir de la faire escorter par plusieurs motards, sinon, elle réapparaîtra en pièces détachées… 
L’intendant transmet les informations au capitaine, lequel joint le pool des chauffeurs. Il demande une voiture et il y adjoint six motards. Si tout va bien, à savoir si cette dame est chez elle, elle sera à Matignon, d’ici une heure. 
L’intendant joint Madame Samba, tandis que la voiture part, encadrée de ses six motards. Aïssata Samba s’exclame :
Mais moi, je peux pas venir, j’ai les enfants à la maison, je suis seule. 
— Trouvez quelqu’un pour les garder, et si vous ne venez pas, vous êtes virée !
Elle veut riposter mais c’est trop tard, l’intendant a déjà raccorché. Elle se gratte la tête puis elle file frapper chez sa voisine qui lui prend ses enfants à la sortie de l’école : 
— Faut que tu les gardes, ils viennent me chercher, faut que je retourne au Premier Ministre. Ils m’ont dit que si je venais pas,  j’étais virée ! 
La voisine râle mais Aïssata a prévu le coup, elle sort un billet de sa poche et le lui donne, ce qui a un effet immédiat. 
— OK, amène-les. 
— Tu peux pas venir plutôt, à cause de la sieste tout à l’heure. 
— Mais tu seras rentrée. 
— Pas sûr.  
— Qu’est-ce qu’ils te veulent ?
— Je sais pas, c’est mon repos le mercredi, et j’ai travaillé tard hier. 
La voisine passe d’un pas traînant chez Aïssata. Aïssata respire, elle va pouvoir partir et garder son boulot. 
Prochain épisode le mercredi 9 janvier 2019…